Jean-Jacques Pelletier est un auteur québécois. Il a publié le roman policier Deux balles un sourire l'automne dernier.
Biographie de Jean-Jacques Pelletier
QQuel est votre dernier livre publié ?
RMon dernier livre publié est Deux balles un sourire. Mais, dès qu'un livre est publié, c'est le suivant qui m'occupe... Ça me fait toujours étrange de parler d'un livre que j'ai terminé alors que je suis immergé depuis plusieurs mois dans celui qui va suivre !
QRacontez-nous un tournant dans votre carrière ?
RCe tournant s'est effectué en deux temps.
L'élément déclencheur a été la rencontre de Norbert Spehner. Il a été mon premier réviseur/éditeur. C'est également lui, quelques années plus tard, qui m'a mis en contact avec Jean Pettigrew, qui travaillait à ce moment chez Québec Amérique.
Par la suite, quand Jean Pettigrew a quitté Québec Amérique, je l'ai encouragé à fonder Alire et j'ai décidé de ne pas publier «Blunt» chez Québec Amérique (où le manuscrit était déjà accepté) pour qu'il devienne le premier titre des éditions Alire.
QÊtes-vous influencé par les gens autour de vous pour créer vos personnages et comment ?
RC'est inévitable d'être influencé, même si c'est souvent de façon inconsciente. Ce que l'on est, les relations que l'on a, finissent souvent par ressortir dans l'écriture, sans que ce soit nécessairement sous forme de thèmes explicites, d'anecdotes ou de personnages... ce qui peut néanmoins arriver.
Cette influence peut aussi se manifester par le refus de traiter de certains sujets ou par le fait d'en privilégier d'autres. Ou encore, par l'approche narrative, par le ton, par l'ensemble des choix d'écriture...
Cela dit, il m'est arrivé occasionnellement d'attribuer à un personnage certains traits particuliers d'une personne précise. Mais, c'est toujours partiel. Et, très rapidement, le personnage évolue selon sa logique propre, sans souci de ressemblance avec le modèle.
QQuelle est votre routine d’écriture ?
RJ'écris tous les jours où je ne suis pas empêché de le faire par d'autres activités. De plus, j'écris toujours ailleurs que chez moi : cafés, bars, restos... L'écriture, pour moi, c'est aller ailleurs, dans tous les sens du terme.
Pour ce qui du processus, il varie selon le type de livre : un thriller de 1600 pages, lui-même inscrit dans un cycle de quatre romans, exige de ma part un travail de scénarisation (et un «scène à scène») beaucoup plus poussé qu'une histoire de 300 à 400 pages. Par ailleurs, dans l'écriture des deux derniers romans, j'ai effectué une bonne partie du travail directement à l'ordinateur, ce que je ne faisais jamais avant.
Ce qui ne change pas, par contre, ce sont les nombreuses phases de révision et de réécriture. Tous mes romans et de mes essais ont connu une dizaine de versions avant de se figer dans une forme décrétée finale... même si la réécriture aurait pu se poursuivre. Le problème, c'est que j'ai du plaisir à réécrire.
QQu’aimez-vous le plus dans le métier d’écrivain ?
RÉcrire...[p]
Ma réponse peut paraître étonnante, mais je connais des auteurs qui préfèrent avoir écrit au fait d'écrire... Pour moi, écrire n'est jamais la souffrance ou la torture que certains décrivent. Bien sûr, c'est toujours du travail, beaucoup de travail, mais ce n'est jamais quelque chose de rebutant. Au contraire. J'ai autant de plaisir à écrire un roman que j'en avais avec des jeux de construction quand j'étais enfant.
QQu’aimez-vous le moins dans le métier d’écrivain ?
RLa « vie littéraire », les contrats à négocier, les stratégies de publication... bref, tout ce qui n'est pas l'écriture.
J'exclus cependant de cet « extérieur » la rencontre des lecteurs. Pour moi, ma relation aux lecteurs fait partie de l'écriture. Pas dans le sens où je vais changer des choses pour leur plaire ou leur demander des conseils, mais parce que leurs questions et leurs remarques sont souvent éclairantes et m'obligent à me poser des questions, autant sur l'écriture elle-même et ses techniques que sur son insertion dans la société.
Derrière cela, il y a une raison très simple : le roman que lisent les lecteurs n'est jamais identique à celui que l'on pense avoir écrit, car chacun le lit avec ce qu'il est.
C'est pourquoi je suis toujours curieux de leurs réactions.
QY a-t-il des auteurs qui vous inspirent particulièrement pour votre écriture ?
RBalzac, Beckett, Proust, Ionesco et Camus... pour ne nommer que ceux-là. Ce qui ne veut pas dire que j'essaie d'écrire comme eux, mais qu'ils me font réfléchir sur l'écriture et que je trouve admirable ce qu'ils ont fait. Ce sont des auteurs que je relis.
De mon point de vue, leur trait commun a été de me toucher de manière à susciter et à entretenir en moi le sentiment de l'urgence d'écrire.
QL’écriture, pour moi, c’est…?
RRespirer. Avoir accès aux autres et à moi... Tenter d'insérer un peu d'ordre (et donc de sens) dans mon univers intérieur et dans la représentation que je me fais du monde extérieur.
Bien sûr, cette entreprise est en grande partie illusoire. Mais que serions-nous sans nos illusions ? Par exemple, sans cette croyance étrange que nous ne mourrons pas ?
Pour moi, il y a à la fois dans l'écriture : 1 - un côté démiurgique ( créer / recréer le monde, le rendre plus compréhensible, y introduire un peu de sens); 2- une prise de conscience de la futilité de cette prétention; 3- une incapacité à ne pas persister malgré tout à écrire... et à espérer.
QQuelle est votre citation préférée ?
R« Nous, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles »... (Paul Valéry)
QLa lecture, pour moi, c’est…
RAller ailleurs. Dans tous les sens du mot... Entrer dans d'autres histoires, d'autres idées, d'autres sensibilités... Rencontrer d'autres façons d'écrire et de voir le monde. D'autres questionnements... Me fuir pour mieux me retrouver autre et ailleurs.
QAnimal préféré ?
REnfant, c'était l'ornithorynque. Maintenant, c'est le fait même qu'il existe du vivant et de la conscience, qui m'étonne le plus...
QPeintre préféré ?
RFrancis Bacon.
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