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Laurent Theillet écrit surtout pour la jeunesse. Il a fait son entrée chez les Éditions du Boréal en 2015 avec le livre Les poèmes ne me font pas peur.

Biographie de Laurent Theillet

Laurent Theillet

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Entrevue

QVers quel âge avez-vous commencé à écrire ?

RJ'ai écrit mes premières nouvelles à 22 ans, mais il ne s'agissait pas encore de penser à la moindre publication. Elles étaient écrites pour le simple plaisir de raconter, de poser de premiers essais narratifs. Il s'agissait d'histoires "de genre", d'histoires fantastiques. La lecture a été l'élément déclencheur... Lire et découvrir les auteurs qui allaient m'accompagner, devenir des proches grâce à leurs mots, et également cette relation possible à l'imaginaire, quasiment au quotidien, comme on respire ou se nourrit... Mais il me semble que le germe était présent depuis longtemps, depuis l'enfance même. Durant ma petite enfance, j'étais un rêveur, un enfant solitaire, bien que joyeux, pour qui les jeux de l'imaginaire faisaient partie intégrante de la vie. Avant de raconter des histoires, je « me » racontais mes histoires. Et ça m'aidait à vivre, à grandir, je suppose.

QAvez-vous un livre dont vous êtes particulièrement fier ?

RLe dernier « Les poèmes ne me font pas peur », pour sa capacité à émouvoir, à toucher le lecteur dans son propre vécu, à lui rappeler qui il fut et qui il est, à présent. Dès la plus petite enfance et jusqu'à notre mort nous gardons la trace des événements et des questions que nous avons traversés.

QAvez-vous un rêve d'écrivain ?

RContinuer simplement à écrire. À photographier (je suis aussi photographe), et à imaginer. Poursuivre mon chemin, continuer à partager ce que je sens, l'essence du monde tel que je peux la percevoir, avec mes lecteurs.

QDe quoi êtes-vous le plus fier dans vos accomplissements ?

RAvoir un tant soi peu réussi à préserver une vie bien réelle : amour, famille, rapport au monde, métier... tout en continuant à voyager dans une vie rêvée, créative et artistique... Ce qui n'est pas toujours évident. En ce qui me concerne, les deux facettes sont essentielles. L'une servant l'autre.

QRacontez-nous un tournant dans votre carrière ?

RJe me souviens avoir lu Jean-Marie Le Clézio et William Faulkner, relativement jeune - en particulier le roman de Faulkner « Le Bruit et la fureur » -, et avoir pour la première fois découvert la magie totale de la littérature. La liberté d'expression également. Deux écrivains dont l'écriture est l'expression pure de qui ils sont, sans faux-semblants.

QAvez-vous une idole, un mentor ou une personne que vous aimez beaucoup et qui travaille dans le milieu du livre ?

RJ'ai beaucoup d'affection pour Normand de Bellefeuille, sa gentillesse, sa sensibilité ; mais il n'est pas le seul, évidemment ! Ma belle équipe du Boréal, entre autres, est parfaite !

QL'écriture pour moi c'est...

RUn supplément de vie. Plus de vie, plus de sentiments à éprouver, plus de bonheur et parfois un peu plus de mélancolie... Du terrible et du magnifique, en somme !

QQu'aimez-vous le plus dans le métier d'écrivain ?

RLe moment particulier où le texte se forme dans l'imagination, la pensée... Juste avant le passage à l'acte. Et, également, bien plus tard, le jour de la sortie du livre : le papier tout neuf, l'odeur d'imprimerie entre les pages, la couverture lisse sous les doigts...

QY a-t-il des auteurs qui vous inspirent particulièrement pour votre écriture ?

RTous les auteurs que j'ai lus vivent en moi mais ne m'inspirent pas directement, je ne sais pas vraiment d'où viennent mes livres, ni qui me les inspire. Ils viennent, s'imposent, c'est tout... ou presque. Puis le travail continue ! Cependant, je dois dire que beaucoup d'artistes m'inspirent par leur simple existence, l'exemple de leur vie, leur puissance créatrice.

QQui est votre auteur préféré ?

RLà aussi, il y en a beaucoup ! Il m'est impossible de n'en citer qu'un ! Charles Juliet, J.M.G Le Clézio, William Faulkner, Jean Giono, Christian Bobin, Gabrielle Roy, Gilles Archambault, les auteurs classiques également, ou les biographies et autobiographies aussi diverses que celles de Gabrielle Roy, Karen Blixen, Patti Smith, Bob Dylan etc.

QParlez-nous d'un livre marquant lu pendant votre jeunesse ?

R« Le Bruit et la fureur » de William Faulkner ! Je ne l'avais pas tout à fait compris, je crois, à l'époque ; bien sûr, à cet âge... Mais j'avais senti là quelque chose de puissant, de différent. La création pure à travers les mots. Le roman « Malpertuis » également, de Jean Ray. Un style lyrique, flamboyant. Une peinture fauve mais peinte avec des mots. Quasiment du symbolisme.

QLa lecture pour moi c'est...

RIci encore, un certain supplément de vie. Écrire et lire se rejoignent. Lorsqu'on lit ou écrit, on s'offre la possibilité d'accéder à d'autres vies, d'autres pensées, d'autres lieux. Ainsi, par là-même, je suppose, à plus de vie.

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