En apprendre plus sur Micheline Lachance

Micheline Lachance est une auteure de romans historiques et de la biographie La saga des Papineau. Son tout dernier titre, Rue des Remparts raconte la chute de la Nouvelle-France. (crédit photo : Renaud Philippe)

Biographie de Micheline Lachance

Micheline Lachance

Plus d'entrevues

Entrevue

QEn quelques mots, dites-nous pourquoi on devrait absolument lire Rue des Remparts ?

RParce que Rue des Remparts raconte une page bouleversante de notre passé: la chute de la Nouvelle-France. Tous les peuples ont leur blessure d'âme, le nôtre n'y échappe pas. J'en ai pris conscience en écrivant ce roman qui met en scène les acteurs et les témoins de cette tragédie qui a changé le cours de l'Histoire.

QVers quel âge avez-vous commencé à écrire et quel a été l'élément déclencheur ?

RDix ans. Cette année-là, j'ai reçu en cadeau de Noël un dactylo. J'ai commencé par écrire le journal de la famille (ce qui se passait à la maison et à l'école, les résultats du hockey, les succès au hit parade américain, etc.). J'ai vite réalisé que je voulais être journaliste. La romancière en moi est née à la même époque. Chaque soir, dans mon lit, au dortoir — j'étais pensionnaire à Villa Maria —, j'inventais dans ma tête des téléromans dont j'étais l'héroïne et que je poursuivais le lendemain. Finalement, j'ai toujours porté les deux chapeaux: celui de journaliste et d'écrivaine.

QAvez-vous un livre dont vous êtes particulièrement fière et pourquoi ?

RJ'ai un attachement particulier pour Les Filles tombées. Le sort réservé aux filles-mères du XIXe siècle me bouleverse. Peu importe qu'elles aient été violées, victimes d'inceste ou qu'elles aient consenti aux relations sexuelles, ces jeunes femmes enceintes étaient considérées comme les seules coupables. La société puritaine d'alors les méprisait. Je suis contente d'avoir dévoilé ce drame caché de notre passé.

QAvez-vous un rêve d'écrivain ?

RD'une certaine manière, je viens de le réaliser. Depuis longtemps, je rêvais d'écrire une grande fresque racontant la chute de la Nouvelle-France à travers des personnages ayant réellement existé. Ç'a donné Rue des Remparts. La formule romanesque m'a permis d'explorer les émotions ressenties par nos ancêtres, alors même que le pays leur échappait. Le grand mérite des romans historiques est d'amener à l'Histoire des lecteurs qui autrement n'y seraient pas venus. Autrement dit, j'allume une petite flamme.

QDe quoi êtes-vous le plus fier dans vos accomplissements ?

RD'avoir dépoussiéré ou ressuscité des femmes oubliées de notre passé: Julie Papineau, Lady Cartier, Rosalie Jetté, Geneviève de Lanaudière… Les ouvrages historiques ont longtemps boudé nos aïeules. Leurs accomplissements sont un secret trop bien gardé. Tant mieux si j'ai pu en sortir quelques-unes des boules à mites.

QRacontez-nous un tournant dans votre carrière ?

RMa vie a changé le jour où j'ai découvert l'existence de Julie Papineau, la femme du chef des patriotes de 1837. J'étais alors rédactrice en chef de Châtelaine, le magazine féminin le plus lu au Québec et j'étais fière d'influencer la vie des femmes depuis cinq ans. Pourtant, après avoir lu, aux archives nationales, la correspondance de cette patriote sensible, mais ô combien déterminée! ma fascination était telle que j'ai quitté la direction de Châlelaine pour écrire Le Roman de Julie Papineau.

QAvez-vous une idole, un mentor ou une personne que vous aimez beaucoup et qui travaille dans le milieu du livre ?

RMon mentor est Pierre Godin, mon mari, mon lecteur le plus impitoyable, le plus critique aussi. Écrivain lui-même — il est le biographe de René Lévesque et de Daniel Johnson père —, il m'a toujours encouragée à poursuivre mon travail, même dans les moments difficiles. Il m'a appris à oser, à foncer, à avoir de l'audace.

QQu'aimez-vous le plus dans le métier d'écrivain ?

RMarcher sur les traces des personnages qui m'habitent, surtout s'ils ont réellement existé. Aller sur les lieux où ils ont vécu. Me mettre dans leur peau afin d'éprouver ce qu'ils ont eux-mêmes ressenti.

QParlez-nous d'un livre marquant lu pendant votre jeunesse ?

RÀ vingt ans, j'ai dévoré la trilogie de Simone de Beauvoir: Mémoires d'une jeune fille rangée, La Force de l'âge et La force des choses. Dans les pages de son autobiographie, je découvrais les injustices que les femmes subies par les femmes et les luttes que le mouvement féministe devait mener pour les corriger.

QQuelle est votre citation préférée ?

R«Le cœur le plus sensible à la beauté des fleurs est toujours le premier blessé par les épines». Elle est du poète irlandais Thomas Moore. Je l'ai citée en exergue de mon roman Les Filles tombées II.

QFilm préféré ?

RLe Patient anglais ou Un homme et une femme.

QSérie télé préférée ?

RMad Men.

QChanteur préféré ?

RLéonard Cohen.

QGroupe de musique préféré ?

RPink Floyd.

QAnimal préféré ?

RChien labrador noir (le mien s'appelait Papineau).

QSport préféré ?

REntre le vélo et la natation, mon coeur balance.

QMets préféré ?

RLes pasta au fromage.

QLe livre ou le film ?

RLe livre.

En apprendre plus sur Micheline Lachance

Entrevue

Livres mentionnés