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Auteur : Philippe Besson
Rayon : Littérature
Genre : roman
Ce livre est disponible en librairie
J'ai déjà eu l'occasion d'apprécier Philippe Besson dans Un homme accidentel. Voilà pourquoi j'ai récidivé avec une grande curiosité pour De là, on voit la mer.
On est en Italie. Le décor est magnifique ou à tout le moins propice à l'héroïne qui s'y est réfugiée, voire isolée, afin de poursuivre son travail d'écrivaine. Le mutisme dans lequel elle s'est plongée lui est nécessaire afin de produire son prochain roman. Cependant, la tranquillité d'esprit ne sera pas très longtemps au rendez-vous. C'est voulu. Toutefois, ce contexte apporte une toile de fond à l'intrigue.
Les dialogues entre les conjoints sont particulièrement virulents, mordants. L'échange est souvent mi chair mi poisson. «...ça recelait un sens caché, une part de non-dit, une suspicion». très souvent on joue au chat et à la souris.
Besson truffe son texte de nombreuses comparaisons bien campées, très imagées qui donnent une saveur particulière au roman. Les «c'est comme si...» reviennent très souvent tout en étant tout neuf à chaque fois. On ne se lasse jamais de ses comparaisons.
Les conversations sont serrées, caustiques et de type duel. C'est comme un pas de deux d'un ballet qui exprime tantôt la douleur, tantôt l'émotion intense, tantôt le dénie.
Pour le conjoint, l'amant «... n'est qu'une figure lointaine, étrangère». Il devient en quelque sorte la «métaphore d'un naufrage conjugal. On ne déteste pas une métaphore». Pour l'amant, l'épouse capable de quitter son conjoint vulnérable, lui fait peur.
Comment se termine le match? Lecture obligée!
Jacques
Avez-vous apprécié la critique? Oui | 108 fois
Habituée à manier la fiction et à dominer le réel, une romancière part travailler en Italie sans imaginer que des accidents vont venir bouleverser le cours de son existence et l'obliger à s'interroger sur ses choix, ses renoncements, ses attentes. Louise, 40 ans, part s'installer dans une villa en Toscane pour écrire son roman. Elle abandonne à Paris son mari, François, meurtri mais résigné. À Livourne, ville portuaire ou règne une chaleur écrasante, tout l'enchante : la qualité du silence, la mer partout présente, l'incessant ballet des ferries vers les îles. Et cette parfaite solitude que seule vient déranger la présence discrète et dévouée de Graziella, la gouvernante qui s'occupe de la maison. Louise n'a jamais connu un tel sentiment de plénitude. Elle écrit l'histoire d'une femme qui doit réapprendre à vivre après la disparition de son mari. Les mots viennent à elle tout naturellement. Un jour, un jeune homme sonne à sa porte. C'est Luca, le fils de Graziella. Élève à l'Académie navale, il porte ses vingt et un ans avec une grâce insolente. Jamais Louise n'aurait pu envisager d'être troublée par un garçon de cet âge. Tenter de résister au charme de Luca serait pourtant aussi vain que de vouloir échapper à la moiteur de l'été. Au moment ou elle cède à la sensualité de ce corps qui l'attire, elle apprend qu'un accident de voiture a grièvement blessé son mari. Fiction, fantasme et réalité se télescopent, mais dans quel but ? Louise doit se rendre au chevet de François, plus vulnérable que jamais. Forte de cette ferveur inattendue qui lui a ouvert les yeux, elle sait que l'instant est venu d'affronter tous les mensonges accumulés avec les années, quelles qu'en soient les conséquences... Il y a des paysages dont la simplicité peut éclipser tout ce qu'on avait contemplé jusque-là, des retranchements volontaires qui vous révèlent à vous-mêmes, des rencontres qui ne peuvent se produire que lorsqu'on a fait le vide autour de soi. Roman sur la solitude nécessaire de l'écrivain, une solitude ni oppressante ni douloureuse, mais émancipatrice, De là, on voit la mer est une ode à la liberté, celle qui implique de faire des choix, de sacrifier ce qui n'a plus de raison d'être, liberté sans concession, qui peut sembler brutale, égoïste et déterminée, mais qui permet seule de créer, d'aimer à sa guise, de tenir la barre de son existence sans se soucier des préjugés ni des vents contraires... Un magnifique portrait de femme, tranchante et résolue, larguant progressivement les amarres, s'affranchissant de tous ses liens pour voguer sereinement vers une destination connue d'elle seule.
Éditeur : Julliard
Année d'édition : 2013
Nombre de pages : 216 pages
ISBN : 9782260020707
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