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Auteur : Marek Halter
Rayon : Littérature
Genre : roman d'aventure
Ce livre est disponible en librairie
L’inconnue de Birobidjan est un roman d’une grande valeur historique. Au-delà de l’espionnage, le roman m’a transporté dans l’union soviétique des années 1930-1940, période sous le controversé régime de Staline. On y découvre une région offerte aux juifs russes qui y étaient regroupés et y vivaient simplement dans cette république du Birobidgan, région aride de la Sibérie. Le fait d’avoir un coin de pays à eux, d’échapper au régime hitlérien (il faut se rappeler qu’on est dans la période de la conquête du monde par l’Allemagne) et de partager avec leurs semblables, les rendait relativement heureux malgré l’incertitude du contexte politique.
Je ne suis pas particulièrement un adepte des histoires qui se déroulent en mouvement de va-et-vient entre un procès et la reconstitution de récits. Toutefois, lorsque l’accusée s’exprime en mettant tout à profit son talent de comédienne, la cour où se passe l’interrogatoire prend une couleur inattendue : on se penserait au théâtre. Rapidement, au cours des interrogatoires, l’inconnue (l’actrice devrais-je dire) tout en répondant à des questions susceptibles de la mettre en boîte, de la rendre coupable, transporte le lecteur dans une magnifique histoire d’amour. Avec un dénouement on ne peut plus tragique, l’attachement aux personnages est exceptionnel. L’histoire est d’autant plus croustillante que Staline lui-même en a fait partie.
Avec l’inconnue de Birobidjan, j’ai appris beaucoup sur l’espionnage. Les interrogatoires ne dureront que cinq jours mais les récits s’échelonneront sur plusieurs années. Maria Apron est-elle russe, juive ou américaine? Ses relations font-elles d’elle une espionne? Le roman nous dévoile beaucoup son passé mais nous laisse de grands questionnements. N’oublions pas que c’est une actrice de haut niveau, une sorte de diva théâtrale ayant vécu une grande peine d’amour.
Jacques
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Des coulisses du Kremlin au Birobidjan, l'État juif créé par Staline en Sibérie ; du Goulag aux prisons du FBI ; du théâtre yiddish à Broadway... l'épopée extraordinaire d'une jeune actrice russe. Juin 1950. Washington. McCarthy et son équipe interrogent une certaine Maria Apron. Elle est accusée d'être entrée aux États-Unis avec un faux passeport et d'avoir assassiné un agent secret américain en Union soviétique. Avant elle, Orson Welles, Lauren Bacall, Arthur Miller et des centaines d'autres artistes soupçonnés de sympathies communistes ont été interrogés par McCarthy. Leur carrière a été détruite, leurs famille ont été brisées. Pour se défendre, Maria Apron n'a que ses souvenirs. En actrice consommée, elle va, telle Shéhérazade, les distiller à ses accusateurs pour sauver sa tête. Maria Apron, de son vrai nom Marina Andreïva, commence par une révélation scandaleuse : oui, elle a connu Staline ; elle a même été sa maîtresse. En octobre 1932, elle a dix-neuf ans et est l'étoile montante du théâtre moscovite. Invitée au dîner fêtant l'anniversaire de la Révolution, Marina découvre la réalité du Kremlin. Devant elle, Staline déclare à ses convives, dont beaucoup sont juifs, que le Birobidjan, un petit pays de Sibérie, sera désormais une région autonome juive : les Juifs du monde entier pourront y émigrer et la langue officielle sera le yiddish. Ce soir-là, Marina, partagée entre la répulsion et la fascination, se laisse séduire par Staline. Mais Nadejda Allilouïeva, l'épouse de Staline, se suicide pendant que son mari est avec Marina. Marina doit se faire oublier. Sa carrière est interrompue, puis elle doit fuir Moscou. Ou aller ? Vers qui se tourner ? Ironie de l'histoire, elle, la jeune actrice antisémite, se retrouve au Birobidjan. Dans ce petit pays, elle découvre la vitalité du théâtre yiddish, renommé dans le monde entier. Et c'est là, auprès de vieux comédiens, que Marina renoue avec le travail d'actrice, le grand, le vrai, exigeant et généreux. Elle oublie les années de terreur, croit au bonheur, tombe amoureuse. Il s'appelle Michael Apron, il est médecin et... américain. Mais la fin de la Seconde Guerre mondiale modifie les équilibres politiques : les Américains, alliés d'hier, deviennent les nouveaux ennemis. Accusé d'espionnage, Michael est envoyé au Goulag. Pour le tirer du camp sibérien ou il doit mourir, Marina brave l'enfer... Durant les quatre journées de son procès, Marina raconte plus que sa vie : l'aventure vertigineuse d'une femme qui défie l'Histoire avec pour seules armes l'amour d'un homme, la puissance du théâtre et la beauté d'une langue.
Éditeur : Robert Laffont
Année d'édition : 2012
Nombre de pages : 435 pages
ISBN : 9782221123904
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